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    Partie II 

     

    le deuxième point négatif de mon chemin concerne une certaine famille d'animaux... les chiens. Les hommes les adorent. Je ne comprends pas pourquoi.

    Ce qui m'agace le plus ce sont les maitres qui n'assument pas le fait d'avoir des chiens et qui ne les dressent pas en conséquence. En France ou en Espagne c'est le même constat. La différence est qu'en Espagne les chiens sont souvent en liberté, ils sont encore moins dressés, plus gros, plus nombreux et plus sauvages.

    Par exemple: aujourd'hui je ne faisais pas le malin quand un troupeau de chèvres a traversé la route devant moi, accompagné d'environ six chiens. Ceux-ci, quand ils m'ont vu, ont tous accouru vers moi en m’aboyant dessus et en me demandant de rejoindre les rangs...
    alors j'ai essayé de leur faire un cours d'anatomie associé à la philosophie, pour leur faire comprendre la différence entre une chèvre et moi-même. Ceux-ci étant têtus comme des mules... ils ne voulaient voir la différence entre une barbe et une barbichette.

    les 4 points negatifs de mon chemin: Partie 2 
    Un mouton parmi les moutons sur le Norte

    une autre fois, Louis pourrait en témoigner, sur les derniers kilomètres du Camino Primitivo nous avons vu arriver un énorme chien accompagné de deux plus petits. Ceux-ci nous aboyaient forcément dessus... Voyant la queue du grand qui frétillait, je me suis dit qu'il était content de me voir. Alors j'ai tendu la main pour lui caresser la tête. Chose à ne pas faire avec un énorme chien... car celui-ci m'a pris pour un copain et a voulu m'embrasser... très rapidement j'ai du mettre les points sur les "i" et lui apprendre les bases de la politesse. On n'embrasse pas ainsi à une première entrevue...

     

     


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    C'est bien de vouloir toujours être positif, mais au bout d'un moment on a besoin de vider un peu son sac. Ce que je me suis décidé à faire le jeudi 21 juillet en vous expliquant les quatre points les plus négatifs de mon chemin.

     

    Je commence par le pire... les mouches et les moucherons.

    Lorsque vous marchez sous de fortes chaleurs, mister bob enfoncé sur la tête, et qu'un moucheron vient faire des aller-retours devant votre faible champ de vision... cela est extrêmement désagréable. D'une part parce qu'il vous fait loucher et vous donne un air d'abruti pour ceux qui vous croisent. D'autre part parce qu'il attire votre attention sur lui, à un point tel que vous vous mettez à gesticuler et à danser avec lui pour le chasser. A ce moment la vous avez encore plus l'air d'un abruti.

    Dans ce même point négatif nous trouvons les mouches.
    Cela fait plusieurs jours que je trouve une quantité incroyable de mouches dans les albergues où je réside.
    Étant particulièrement chatouilleux, celles-ci me mettent vite dans un état nerveux déstabilisant. Moi, qui suis plutôt de nature calme, dans ces situations je passe pour un fou-dangereux aux yeux des autres pèlerins.

    A tel point qu'hier j'ai fabriqué une tapette à mouches, qui d'ailleurs n'est pas très efficace. Je vais donc devoir revoir le concept et l'améliorer. Dans deux albergues j'ai eu la chance de trouver une vraie tapette à mouches "made in italy" (les meilleures) et c'est carrément plus efficace. Par exemple, aujourd'hui dans ma chambre, je suis à une trentaine de cadavres de mouches à mon actif...

    Les 4 points negatifs de mon chemin:
    tapette à mouche artisanale en bois de ronce et sac poubelle.

    Hier, devant la faible efficacité de ma tapette maison j'ai dû trouver une autre solution. Lire ou écrire ne m'est pas possible quand des mouches se baladent sur mes oreilles ou mes doigts de pied. dans ces cas la je suis pris de spasmes qui entachent mon image sociale...

    C'est ainsi que j'ai décidé de sculpter mon bâton. Activité qui demande une concentration telle que j'en oublie les cinq mouches qui se baladent sur mes jambes. j'ai donc commencé par faire une coquille sur le pommeau du bâton. ( à l'heure où je tape cet article, je fais des flèches, des mots, des croix... mais mon opinel manque de précision, je suis donc en quête d'outils plus performants).

    Les 4 points negatifs de mon chemin:
    Début d'un long travail de patience

     

      


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    Bonjour à tous,

     

    Un grand merci pour vos très beaux commentaires sur l'article précédent. Cela fait du bien, quand on est un peu seul sur le chemin... Car ce n'est pas facile du tout d'aller en sens inverse.

    D'une part au niveau technique, je ne vois pas les flèches et ainsi je fais beaucoup de bords de routes.
    D'autre part au niveau humain car lorsque je rencontre en albergue des personnes avec qui j'aurais envie d'approfondir le contact... je ne le peux pas, car le lendemain matin je pars dans la direction opposé...
    Pour être heureux en faisant le chemin à contrario, comme je le fais, après 85 jours sur le camino... cela demande beaucoup de travail sur soi. Cela demande d’être fort dans sa tête...

    Et comme dans la vie, je pense qu'on ne peut pas grand chose tout seul, vos commentaires m'aident beaucoup et je vous en suis très profondément reconnaissant.

     

    Je suis depuis hier, à Nava del rey, dans un petit couvent de religieuses. Elles sont 5 à suivre la spiritualité de Sainte Claire et de Saint François d'Assise. Elles sont très gentilles et très accueillantes. Elles me permettent de rester quelques jours dans la maison qu'elles ont à disposition de ceux qui passent (pèlerins et autres). Ce chemin étant peu fréquenté, pour le moment j'y suis seul.

    Cela me fait beaucoup de bien de pouvoir me poser dans ce cadre de paix. Pouvoir profiter des différents offices en la chapelle du couvent m'est très agréable. j'avais du mal à rencontrer Dieu dans les églises espagnoles extrêmement chargées en or... mais dans cette chapelle, plus épurée, je peux tranquillement discuter avec Dieu, et cela fait du bien, ça permet de se vider un peu.

    Dans cette chapelle il y a de grands tableaux d'un peintre du début XIXe qui sont fabuleux, Je peux rester des heures à les contempler. Je demanderai aux sœurs si je peux les prendre en photo pour vous les partager.

    L'étape pour arriver à ce couvent m'offrit de belles surprises, que je veux vous partager:

    une etape en photos...
    Pour commencer, le lever de soleil, déjà assez haut...

     

    une etape en photos...
    Chemin en contre jour.
    Un Gr de randonnée m'a permis d'éviter la route durant l'étape.

     

    une etape en photos...
    Envol de héron dans les chutes d'un barrage.

     

    une etape en photos...
    La terre sèche du chemin...

     

    Encore un grand merci pour tout.

    L'article de réflexion dont je vous avais parlé reste dans ma tête pour le moment, car il sonne plus comme une conclusion. Ce sera donc pour plus tard.

    Demain j'essayerai de vous mettre une série de 4 articles sur les 4 grands points négatifs de mon chemin.
    De temps en temps il faut vider son sac.
    Hihihi

    Bazou à tous

    Hub

     

     


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    Bonjour à tous,

     

    je suis actuellement dans le seul bar de Villalazan, petit village à une quinzaine de kilomètres de Zamora. Cet ordinateur ne me permettant pas de mettre de photos, je ne peux donc pas vous partager d'images. Juste des mots et des histoires...

     

    Hier, je suis arrivé à l'albergue de Zamora, en plein centre, à 12h20. Après avoir fait plus de 30 km sur le bord de la route nationale, à continuer de voyager dans mes pensées pour oublier le danger potentiel de tous ces camions qui me frôlent à toute vitesse.

    Très belle surprise à Zamora. La ville est magnifique: Les rues très agréables à parcourir. J'y vois donc un lieu idéal pour faire une pause de quelques jours. Je dois être à un peu plus de 2200 km, ou 2300 de marche... je ne sais pas... et mon esprit a envie de repos.

    Ainsi je demande à l'hospitalero. L'albergue étant grande, ayant peu de pèlerins à passer sur Zamora (entre 5 et 10 par jour), étant un pèlerin en marche depuis 82 jours... Je pensais que cela ne poserait aucun problèmes... mais en Espagne, la très grande majorité des hospitaleros, suivent à la lettre le règlement et ne veulent pas mettre un brin d'humanité ou de sourire dans leur journée. ils font leur boulot. Un point c'est tout. Malheureusement pour moi, c’était le cas de cet homme.

    Durant l’après midi je suis allé voir au séminaire, puis dans une maison de religieuses... même résultat.

    Pas la possibilité de rester à Zamora.

     

    Ce matin, j'ai quand même fait une petite grasse matinée et suis parti sur le Camino du Levante (même si je n'ai pas vu de flèches pour le moment, normalement je suis dessus... hihihi). Au bout de 6 km, je m'arrête dans un bar pour y boire un café au lait et y manger un toast tomate-bacon et fromage. Le barman ne veut pas  que je paye et me dit de penser à lui sur le chemin...

    1h30 plus tard, j'arrive à Villalazan. Je demande aux gens du village s'il y a un lit pour les pèlerins dans ce village. Ceux ci ne savent pas et m'envoient au bar... là on m'indique une maison ou je vais récupérer une clef.

    Cette clef me permet d'avoir accès à une petite salle de la mairie où se trouvent deux lits, et une autre clef me donne accès à la douche du collège qui est à l'autre bout du village.

     

    Ah!!!! ça fait plaisir de retrouver l'esprit du chemin que j'ai connu en France. Un chemin où on se contente de sourire. Et celui-ci nous offre tout ce qu'il faut quand il faut. Un chemin où c'est toi qui fait ton chemin, et non une organisation touristico-jacobéenne organisant trop bien le camino. Je vais pouvoir reprendre mon rythme de vie au jour-le-jour en remettant les surprises de chaque jour entre les mains de la Providence...

     

    Ainsi, aujourd'hui je n'ai fait qu'une quinzaine de kilomètres, et demain je n'en ferai qu'une vingtaine pour rejoindre Toro. C'est une assez grande ville qui a l'air très sympa. Peut-être que j'y trouverai un lieu où séjourner quelques temps... inch'Allah!!!

     

    Demain j’espère pouvoir vous mettre quelques photos.

    gros bisous à tous
    Merci spécial à ceux qui m'ont envoyé des musiques...

     

    Hub

     

     


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    Bonjour à tous,

     

    Tout va bien pour moi, je suis actuellement à Santa Croya de Tera. Ce sont mes dernières heures sur le Camino Sanabres. Demain je serai sur la Via de la Plata.

    Dans trois jours mes chaussures usées fouleront les trottoirs de Zamora; d'où je quitterai la via de la Plata, pour rejoindre le Camino de Levante.

    Clins d'oeil
    Reflets de le rio Tera

    Je marche 94% du temps sur le bitume des bords de route du fait de la difficulté que j'ai à me repérer à chaque croisement. Aujourd'hui à 9 km de l'arrivée, j'ai voulu réessayer de prendre le camino. J'ai réussi sur 4 km, puis à un croisement avec la route, j'avais quatre possibilités face à moi. J'ai choisi celle qui me paraissait la plus logique, quant à l'orientation des flèches, le point d'arrivée... et j'ai du faire 2 km supplémentaires... Car il est très difficile de trouver son chemin au milieu des champs de maïs, d'où on ne voit rien du tout. A trois reprises, j'ai du rebrousser chemin, du fait que celui que j'avais choisi débouchait sur un grand champ non franchissable.

    La route? Les pèlerins croisés me prennent pour fou. Mais bon, c'est comme tout. On s'y habitue. Un peu plus dur hier, avec deux grandes lignes droites, dont une de presque 14 km... (cf photo)

    Clins d'oeil
    Todo recto... dur de se tromper.

     

    Depuis quatre jours, je me retrouve en albergue avec de petits groupes de pèlerins forts sympathiques.

    Groupes de pèlerins solitaires qui se forment au fur et a mesure du chemin. On a l'impression qu'ils sont en couple, ou en famille. Mais non, cela fait que peu de temps qu'ils se connaissent, et depuis, ils ne veulent se séparer, et arriver à Santiago ensemble.

    A chaque fois, je suis tout de suite intégré au groupe, et devient l'un des leurs, le temps d'un dîner partagé et d'un petit déjeuner. Je passe donc d'excellentes soirées avec des uruguayens, des espagnols, des polonais, des polonaises, des sud africaines, des italiennes, des italiens, des coréens, des américains, des coréennes vivant aux États unis, des allemandes... Heureusement qu'après plus d'un mois et demi en Espagne, je me débrouille en espagnol et en anglais... car pour le moment je n'ai pas l'occasion de parler français.

    Clins d'oeil
    Usdii (allemande) et Roy (américain) a Puebla de Sanabria

     

    Généralement quand les présentations se font et qu'ils apprennent depuis combien de temps je suis sur le chemin, ils s'inclinent,me félicitent....

    Mais pourquoi?
    Il n'y a rien d'exceptionnel à marcher toute la journée. Tout le monde peut le faire. C'est juste que j'ai plus de temps devant moi que les autres. Mais sinon, il n'y a pas d'exploit à cela. 16 kg sur le dos? Si j'en veux moins, je vide mon sac. C'est juste que je n'ai pas le courage d'en enlever plus et que je prévois toujours une autonomie de nourriture au cas où... Mais c'est un choix de ma part et je l'assume. Et puis... je suis jeune, musclé... huhuhu

    Les autres pèlerins me prennent encore plus pour un fou, quand je leur dis que je n'ai aucun plaisir à marcher ainsi... Ahahah. Quelque soit leur nationalité ils ne comprennent pas. D'ailleurs je sens le passage des 2000 km... J'ai un peu plus de mal à trouver la motivation à marcher. C'est pourquoi je marche assez vite, hier j'ai fait les 9 derniers km en 1h30... J'ai hâte de pouvoir me poser, bouquiner, écrire, rêver, me laisser bercer par le vent qui emportera avec lui mes pensées...
    Je pensais le faire quelques jours dans l'abbaye de Santa Maria de Moreruena, où je serai dans deux jours. Mais j'ai appris hier que cette abbaye est en ruine et ses pierres n'ont plus entendu de chants grégoriens depuis fort longtemps.

    Il me faudra juste être un peu plus patient. Un espagnol, rencontré il y a trois jours m'a indiqué deux monastères à côté de Madrid, dans des cadres magnifiques, où il me sera sûrement possible de rester quelques jours.

    En attendant ces jours, je continue tranquillement mon chemin vers Madrid. Faisant chaque jour de belles et nouvelles rencontres.

     

    Au plaisir de vous revoir bientôt, pour certains.
    De vous revoir un jour, pour d'autres.
    De vous voir peut-être, pour les derniers.

     

    Merci pour vos soutiens et vos pensées.

    Hub

     

    Clins d'oeil
    Puebla de Sanabria by night

     

     


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