-
Cet après-midi, j'attendais tranquillement devant la gare de Troyes quand un jeune anglais en est sorti, demandant sa route à une jeune femme. Bien française, avec un très faible niveau pour la langue de Shakespeare, elle renonça rapidement à batailler pour se faire comprendre. C'est avec un grand sourire qu'elle lui proposa de faire un détour pour le déposer en voiture, au lieu du rendez-vous fixé par son frère.
En assistant à cette scène de générosité, simple et pleine d'humanité, je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à toutes les belles rencontres que j'ai faites au détour de mon chemin français, en 2011. L'heure passée à écouter la vie de ce vieux pêcheur sur les bords du canal de Nantes à Brest, le gâteau aux noisettes dégusté en refaisant le monde avec deux couples de retraités, la glace offerte par cet homme qui sortait d'un centre Emmaüs, la soirée et la nuit dans "la salle d'attente du paradis", accueilli par des personnes croisées dans l'église du village, etc. Chaque jour il se passait une rencontre ou une surprise pleine d'humanité, qui dessinait sur mon visage un sourire de confiance.
C'est en souvenir de cette beauté de l'Homme que j'ai hâte de retrouver la liberté du chemin. Encore un peu plus d'une semaine à attendre...
J'essaierai de vous partager les merveilles de ce nouveau chemin, le plus souvent possible. Pour cela, rendez-vous sur mon nouveau blog: Rome 2013.
Amitiés pèlerines.
Hubert
votre commentaire -
Rome 2013?
C'est un nouveau chemin,
un nouveau pèlerinage,
de nouvelles chaussures,
de nouvelles rencontres,
de nouveaux symboles,
de nouvelles surprises,
de nouvelles histoires,
de nouvelles photos,et
Mais toujours le même jeune pèlerin...
votre commentaire -
Via viatores quaerit.
« Je suis la voie qui cherche des voyageurs »Saint Augustin, par cette phrase nous montre que c'est le chemin qui appelle, libre à nous ensuite, d'entendre cet appel et d'y répondre. Tout pèlerin vous contera ce sentiment particulier qui l'habite sur le chemin: c'est le chemin qui nous fait, qui décide, qui oriente... et nous, nous décidons de lui faire confiance en mêlant nos pas à sa poussière. Cet appel est d'autant plus fort lorsque nous avons déjà eu la chance de goûter à la vie du chemin, à sa philosophie et à sa liberté.
C'est pourquoi j'ai décidé de répondre à nouveau à l'appel du chemin.
Ce chemin passera par trois voies de pèlerinage:
- le chemin de Saint-Jacques pour rejoindre Vezelay à partir de Troyes.
- le chemin de Saint-François-d'Assise, qui relie Vezelay à Assise.
- le chemin de Rome (je ne sais pas s'il a un nom particulier) pour atteindre la basilique Saint-Pierre et sa crypte où sont situées les tombeaux de nombreux papes, dont saint Pierre et Jean-Paul II.
Pour la partie jacquaire, deux itinéraires différents me sont proposés et je ne sais pas encore lequel je vais choisir. L'un est direct mais pas très joli, tandis que l'autre fait de nombreux détours dans de beaux paysages et il passe par la petite ville où j'ai passé toute mon enfance (nostalgie, quand tu nous tient....).
La voie d'Assise est toute tracée par une belle association qui en prend soin: Chemin d'Assise. Elle passe par de hauts lieux spirituels tels que Taizé, Cluny, Ars... Elle réserve de magnifiques paysages et panoramas.
Le chemin de Rome n'a pas l'air de faire partie de la grande Voie Francigena. Je n'ai guère d'informations le concernant. Si par hasard, l'un de vous en possède, il lui serait fort sympathique de me les partager.
Voilà, pour ce qui concerne les questions techniques de l'itinéraire. Pour celles de la démarche, du fond, du "pourquoi", du sens dans lequel je veux inscrire ce pèlerinage, je vous laisse patienter quelques jours, le temps pour moi de mettre en place un nouveau blog sur le sujet.
"Le chemin est une alchimie du temps sur l'âme."
JC Rufin dans Immortelle randonnée, Guérin.
votre commentaire -
Petite contribution pour le journal des communautés catholiques du pôle missionnaire de Provins n°42 de février, mars, avril 2013.
Le thème de ce numéro étant " Tous en chemin", avec un dossier sur Saint-Jacques-de-Compostelle, il m'a été proposé d'y partager quelques mots sur mon expérience de la magie du chemin de pèlerinage.
Si les photos ci-dessous ne sont pas lisibles, je vous invite à cliquer sur ce lien pour lire l'article.
Un grand merci à Alain et le pôle missionaire de Provins d'avoir pensé à moi et de m'avoir permis de partager un peu des merveilles du chemin de Compostelle. En espérant que cela donnera goût à d'autres de mettre leurs pieds dans les traces de millions de pèlerins, depuis des siècles...
2 commentaires -
"Il se peut que le grand problème de notre vie
ne soit pas tellement de vivre, mais finalement de naître!...
Petit matin sur la jetée de Le Palais (Belle Île en Mer).
Partout il est dit que nous avons le mal de vivre.
N’aurions-nous pas plutôt le mal de naître ?
C’est-à-dire de devenir celui que nous sommes véritablement.
Car nous ne sommes pas l’homme que nous paraissons être :
célèbre ou inconnu, riche ou démuni, habile ou maladroit…
Tout cela, c’est l’apparence des choses.
Nous sommes un homme qui cherche à naître.
Si tu saisis en toi cette pulsation merveilleuse qui te porte
à ne pas être aujourd’hui ce que tu étais hier,
Tu es en train de naître.
Si tu te sens aujourd’hui capable d’un amour tout neuf
que tu n’espérais pas hier,
Tu es en train de naître.
Sois sûr que la plus grande chose de la vie, ce n’est pas de
vivre, c’est de naître constamment pour ne pas être vieux.
Puisses-tu garder de cet instant la saveur d’une rencontre !
Dieu vient remplir tes mains de pauvre.
La nouveauté que tu espères, il peut la faire jaillir en toi.
Puisses-tu garder de cet instant la confiante et humble certitude
Que tu es appelé indéfiniment à être et,
tout autant, appelé à faire naître les autres."
Ce texte m'a été donné par un ami, qui d'ailleurs doit en être l'auteur, quelques temps avant que me vienne l'idée de partir seul, sur les chemins de Compostelle. Je viens de remettre la main dessus et, en le parcourant, je suis frappé par le lien qu'il a avec le chemin, et donc, avec la vie... Nous pourrions dire, à tous pèlerin rentrant d'avoir embrassé l'apôtre Jacques, dans sa cathédrale de Compostelle, ces mots:
Puisses-tu garder de ce pèlerinage la saveur d’une rencontre !
Dieu vient remplir tes mains de pauvre.
La nouveauté que tu espères, il peut la faire jaillir en toi.
Puisses-tu garder de ce chemin la confiante et humble certitude
Que tu es appelé indéfiniment à être et,
tout autant, appelé à faire naître les autres.
Naître constamment pour être pleinement et faire naître les autres... Le chemin nous permet de nous libérer du monde pour nous révéler à nous même, pour naître. Ainsi, lorsque nous foulons la terre de nos pas, libres, confiants, les sens en éveil, l'oeil pétillant, sourire aux lèvres et coeur lumineux, nous avons ce magnifique sentiment d'Être et de Vivre. Cela me rappelle une autre phrase, de Maurice Béjart: "Je n'en finis pas de commencer ma vie! Quand je pense qu'il y en a qui n'attendent pas d'avoir vingt ans pour commencer leur mort!"... Continuellement, commencer sa vie, naître, pour ne pas vieillir... Certains vont jusqu'à voir la mort comme une nouvelle naissance, la considérant simplement comme un passage, un changement, une surprise, comme tant d'autres qui s'offrent à nous sur notre chemin de vie.
votre commentaire