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    Bonjour à tous,

     

    Mon expérience du chemin m'a enseigné beaucoup de choses sur la vie qui font qu'aujourd'hui, au fond de moi, je ne suis pas tout à fait le même qu'à mon départ. Tout cela n'engage que moi et mon jeune âge qui a encore beaucoup à apprendre des hommes, de la vie et de Dieu. Loin de moi l'idée de penser détenir la Vérité. Ce ne sont que des observations qui pour la plupart se sont encrées en moi durant ces mois passés à marcher sur ce chemin des étoiles.
    Il me paraissait important de vous les partager. Vous m'avez accompagné tout au long de mon chemin et je pense qu'il vous aurait manqué quelque chose d'essentiel si je ne vous avais pas partagé ce que je retenais de ce voyage.

     

    Lorsque ma pérégrination m'emportait sur le camino del norte, j'ai passé une nuit dans l'auberge du Padre Ernesto, à Guëmes. Ce fut un très beau moment, d'ailleurs j'avais du vous le partager sur le blog. Ernesto m'avait dit que j'avais de la chance car je m'étais inscrit à la meilleure université qui pouvait exister, celle où on apprenait le plus de chose, la plus enrichissante et la plus complète: l'université de la Vie.

    Oui j'ai eu beaucoup de chance, et c'est pourquoi je veux vous partager ce que j'y ai appris.

     

    Retour, Partie 1

    Sans les autres je ne suis rien

     

    Au début de mon pèlerinage, je suis parti avec 19 kg sur le dos, aucun entrainement sportif depuis plus de trois ans, aucun muscle.... comme qui dirait, la fleur au fusil.
    Très rapidement ma quête de 2500 km m'est apparue impossible à réaliser. Je me suis demandé ce que je faisais là, me suis dit que je serais mieux chez moi...

    Mais j'ai pensé à vous.
    J'ai pensé à vous tous qui me suiviez, avec vos motivations diverses, à ceux qui attendaient des nouvelles pour voyager avec moi, à ceux qui m'avaient confié des intentions et des souffrances, à ceux qui rêvaient avec moi, à eux qui priaient pour moi... A vous tous que j'avais mis dans mon sac.
    Je me suis dit alors que je ne pouvais pas m'arrêter. Pour vous je devais aller au bout.

    Ce jour là mon chemin a pris un autre sens et mon sac ne m'a plus dérangé jusqu'à Santiago, où je vous ai déposé dans les bras du Saint apôtre.

     

    Le fait de faire le chemin pour vous m'a permis d'aller au bout. Sinon je n'aurais pas pu marcher plus d'une semaine car je n'ai aucun plaisir à souffrir avec un gros sac sur le dos et à faire plusieurs dizaines de kilomètres par jour.
    Le fait de faire les choses pour les autres donne un sens à ce que l'on entreprend et vous donne des ailes quand vous en avez besoin.

     

     

    Je vous remercie tous de m'avoir permis de réaliser ce magnifique pèlerinage.

     

    Retour partie 1 : Sans les autres je ne suis rien...
    Fleur d'Espagne, fragile mais si belle....

     

    Le titre de cet article: Sans les autres je ne suis rien, aurait pu être le titre de toutes les parties de la conclusion car les prochains articles concerneront l'ouverture, le don, la liberté... qui finalement auraient pu être des sous-parties de cet article.

     

    A très bientôt pour la suite.

    Encore un grand merci.

     

    Hub

     

     

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    Bonjour à tous,

     

    Veuillez m'excuser pour tout ce temps sans nouvelles. Les journées mondiales de la jeunesse étant très intenses, il ne m'a pas été possible de prendre le temps de me poser pour vous écrire.

     

    Le 16 Aout j'ai quitté les religieuses et les résidents de los sagrados corazones, pour rejoindre Madrid en train. J'ai passé une superbe semaine riche en rencontres, chez les sœurs de San Lorenzo de el Escorial. Elles ont été d'une grande générosité et d'une grande gentillesse avec moi, et je les en remercie vivement. Cette semaine en leur compagnie m'a permis de me reposer et de faire une transition entre le pèlerinage à pied et les JMJ.

     

    Les Journées Mondiales de la Jeunesse
    Mon ami Hector, frère augustinien au monastère de San Lorenzo de el Escorial

     

    A Madrid, j'ai retrouvé une petite "communauté" de sept personnes qui avaient décidé de vivre les JMJ dans l'esprit de Saint Jean-Baptiste de la Salle. Cette petite communauté revenait de Lourdes où ils avaient passé quelques jours au service des malades. Ainsi ils ont pu m'accueillir avec beaucoup d'ouverture, de compréhension et de simplicité au sein de leur groupe.

    J'ai vécu de très beaux moments à leurs côtés. Autant sur le plan spirituel que sur le plan humain. Je les en remercie du fond du cœur.

     

    Les Journées Mondiales de la Jeunesse
    Il est bon de profiter des nombreux parcs de Madrid pour manger et partager...

     

    Il est difficile de vous faire un article sur les JMJ. C'est quelque chose qui se vit et qu'il est compliqué de partager. Un peu comme le camino...

    Il est difficile de conter ce que l'on ressent quand on se retrouve dans le métro au milieu de centaines de jeunes du monde entier. Sourires aux lèvres et au cœur, chantant, se disant bonjour, s'interpelant d'un quai à l'autre, heureux et rayonnants...

    Difficile de vous exprimer mes ressentis quand j'ai partagé en trois phrases l'essentiel de mon camino, dans une église, face à des centaines de jeunes français.

    Difficile de vous partager mon émotion quand j'ai récité le "Notre Père", prière de tous les chrétiens, en même temps qu'1,6 millions de jeunes, prêtres, religieux, évêques... et du pape. Cela, lors de la messe d'envoi, sous le soleil, sur la terre de Quatroviento.

    Ce sont des émotions qui se passent dans le cœur. On sent que l'on vit un moment unique, fort, puissant. On sent que l'on s'élève , qu'une force mystérieuse habite chacun à cet instant, et fait communion avec nous.

     

    Les Journées Mondiales de la Jeunesse       Les Journées Mondiales de la Jeunesse
    La foule à quatroviento...

     

    C'est donc le cœur léger, apaisé et serein que je suis rentré chez moi il y a deux jours, après 2000 km en voiture. On voyage quand même beaucoup plus vite qu'à pied... ahahah. On n'a pas le temps de regarder les paysages.
    C'est avec beaucoup de joie que j'ai retrouvé la France et les français. Nous avons un pays magnifique!!!

    Maintenant il faut retourner à une autre réalité: chercher un travail, quelque chose à faire... Tout en gardant le regard sur la vie et les enseignements du camino, me permettant d'être heureux et d'essayer de rayonner.

     

    Je n'ai pas fini avec vous et le blog. Je ne vous ai pas encore tout dit. L'essentiel arrive...
    Je compte vous partager ce que j'ai retenu et appris de ce périple.

    Je vous dis donc à très bientôt.

     

    Bazou

    Hub

     

     

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    Bonjour à tous,

     

    Dans la résidence de religieuses où je me trouve actuellement, j'ai eu la chance de rencontrer un  prêtre espagnol du nom de Luis.
    Ce prêtre fait partie d'une congrégation de pères missionnaires (de Saint Francois-Xavier). Il a beaucoup vécu en Afrique.

    Entre autres il a été longtemps au Sierra Leonne pendant la guerre. Il m'a confié avoir été emprisonné et séquestré plusieurs semaines, avec d'autres religieux et religieuses, par des rebelles pendant plusieurs semaines. Ce fut très dur car les rebelles tuaient, violaient et pillaient les villageois de la mission. Certaines religieuses sont mortes...
    Pour eux se sont posées exactement les mêmes questions que les moines français en Algérie (film des hommes et des dieux, qu'il a vu récemment). Pour eux ce furent les mêmes émotions, les mêmes questions, les mêmes souffrances... certains acceptaient de mourir, d'autres non...

    Ensuite ils ont été libérés et rapatriés dans leurs pays respectifs. Mais quatre mois plus tard, le père Luis retournait dans sa mission du Sierra Leonne car il estimait que les villageois avaient besoin de lui.

     

    Dans une autre mission, aux mêmes périodes, deux missionnaires ont été tués. Deux semaines plus tard, deux nouveaux pères arrivaient pour continuer de s’occuper des gens qui vivaient ici...

     

    Cette congrégation participa également à un projet de l'Unesco pour sortir les enfants-soldats de la guerre. Ces enfants qui ne connaissent aucunes valeurs... depuis leur plus jeune âge, ils tuent, pillent, violent... sans savoir que c'est mal. Le but de ces centres était de leur fournir un enseignement, une éducation, des valeurs, des notions humaines...

    Ainsi le père Luis a travaillé dans ces centres pour aider ces jeunes qui parfois, étaient ceux qui l'avaient emprisonné, violenté et qui avaient pillé sa mission....

     

    "Contre l'amour de Dieu on ne peut pas gagner la guerre."

     

    Gros zabou à vous.

    Hub

     

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    Bonjour à tous,

     

    Je suis actuellement à San Lorenzo de el Escorial, depuis deux jours.
    Quand j'y suis arrivé, je ne savais ce que cette ville allait m'offrir... 

    N'ayant que 18 km à parcourir, je suis arrivé  vers 10h00. Sur les 5 derniers kilomètres j'ai eu la chance de voir se rapprocher un bâtiment magnifique: le monastère de San Lorenzo de el Escorial. Ce monastère a été construit sous les ordres de Philippe II au XVI siècle. Il est très impressionnant.

    San Lorenzo de el Escorial, vilegiature pour tous...


    Se trouvant au sud de la ville, j'ai pu entrer dans San Lorenzo, par le monastère. L'office de tourisme étant fermé le lundi... au hasard, je choisis d'entrer par une des portes ouvertes du monastère. Ainsi je me retrouve dans l'entrée des religieux augustiniens, sans le savoir. Me présentant à un jeune augustinien, je lui demande s'il y aurait des possibilités d'hébergement pour un pèlerin... blablabla

    Celui-ci contacte son supérieur, mais ils ne peuvent m'héberger du fait qu'ils reçoivent le Pape Benoît XVI le 19 août... avec tous les plans vigipirates, il est très compliqué de faire entrer une nouvelle personne.

    Mais il va m'indiquer une autre congrégation de religieuses qui seraient susceptibles d'accepter...

    C'est comme cela, après avoir essayé deux ou trois congrégations, que Sœur Carmen, religieuse du Sacre Cœur, qui s’occupe d'une grande résidence (qualité hôtel 3*) m'a ouvert sa porte.

    Depuis ce n'est que du bonheur pour moi. Dans cette résidence, en ce moment, ce sont essentiellement des femmes d'un certain âge qui y logent et sont adorables avec moi. J'y ai rencontré également un prêtre missionnaire espagnol, avec qui j'ai sympathisé et qui m'emmène visiter les alentours (Vallée de los Caidos...). Il y a aussi une jeune française qui est en stage à la maison de la culture... etc

    Ils sont tous d'une très grande générosité et gentillesse. Je ne pouvais espérer mieux comme transition entre le camino et les Journées Mondiales de la Jeunesse.

     

    Hier, le Père Luis m'a emmené visiter le monastère et la basilique de la Santa Cruz de la Vallée de los Caïdos. Le cadre est somptueux et fermé au public depuis un certain temps du fait de nombreuses polémiques. Ce lieu a été construit sous l'impulsion de Franco entre 1940 et 1958 avec des proportions assez impressionnantes. La basilique se trouve sous la montagne, avec le chœur sous la grande  Croix qui domine la vallée. Je n'ai pas le temps de vous expliquer toute la polémique, mais cela est très intéressant car elle reflète l'esprit actuel en Espagne et de nombreux malaises idéologiques.
    Ce lieu est donc emprunt de toutes ces histoires  dont  on  ne sait que  penser... Laissé à l'abandon, avec juste deux gardiens... Tous les restaurants, accueils et autres, du temps où les espagnols venaient s'y promener, sont abandonnés. Nous n’étions qu'une cinquantaine sur place...

    San Lorenzo de el Escorial, vilegiature pour tous...
    Croix qui se trouve au dessus de la basilique et surplombe la vallée
    Pour info elle mesure 150m de haut.

    San Lorenzo de el Escorial, vilegiature pour tous...   San Lorenzo de el Escorial, vilegiature pour tous...
    Détails de la croix, sculptures immenses...

     

    Puis j'ai également visité le monastère de San Lorenzo. Grandiose, très imposant (je ne vais pas réécrire toutes les informations que l'on trouve dans les guides...). Seulement je n'avais plus qu'1h30 pour tout visiter. Ainsi je n'ai pu visiter que la moitié. Rapidement, nous n'étions plus que trois à contempler une collection d’œuvres de peintres flamands somptueuses... Les autres visiteurs passaient dans les salles à la même vitesse que dans un hall de gare... incroyable, aucun intérêt pour ce qui s'y trouvait. Il faut dire qu'en Espagne, ce n'est pas la culture française...

    Dans un lieu comme celui-ci, d'une richesse historique fabuleuse, avec des collections de peintures superbes... il n'y a quasiment pas d'explications sur les œuvres, aucune qualité d'éclairage; ainsi, on doit se tourner dans tous les sens pour voir le visage de la Vierge, peint par El Greco, celui-ci subissant le reflet d'un spot...

    Devinez quoi? Les deux seuls autres visiteurs qui prenaient le temps de contempler ces chef-d’œuvre étaient français... Ainsi nous avons pu discuter... belle rencontre!

     

    Je pense retourner à un autre moment dans le monastère pour terminer la visite. Les religieuses me permettant de rester à la résidence autant de temps que je le désire. Je les embête pour leur rendre des services... mais elles me répondent à chaque fois : " Sois tranquille... Prends le temps de te reposer"

     

    Autre chance... Aujourd'hui c'est la saint Laurent. Donc il y a, depuis hier, de nombreux concerts gratuits, bals, tournois de sports... jusqu'au 15 août... Je vous laisse pour aller à la messe et faire la procession dans la ville avec Saint Laurent.

     

    Le chemin est toujours aussi généreux avec moi. J'ai vraiment une superbe étoile qui veille sur moi. Merci mon Dieu!!!

    Bien à vous mes amis

     

    Hub

     

     

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    Bonjour à tous,

     

    J'ai repris hier le chemin et les habits du pèlerin, après 5 jours de repos à Avila.
    Après être passé hier soir à San Bartolome de Pinares, je suis actuellement dans la petite ville de Cebreros. Logé dans les douches des toreros, le long de l'arène sur un matelas de judo, je profite de mon dernier logement de pèlerin.

    Oui, demain je quitte les sentiers du camino de Santiago, pour essayer de rejoindre en deux jours à pied, la ville de San Lorenzo de el Escorial. Il parait que la ville est très belle, la nature environnante superbe et qu'il y a une auberge de jeunesse. Peut être vais-je donc pouvoir y séjourner quelques temps, ou que d'autres opportunités s'offriront à moi...

     

    Ces deux derniers jours de marches ont été un peu difficile, du fait que mes chaussures n'ont plus de semelles. Ainsi mes talons et chevilles, heureusement musclés par les 2500 km précédents, souffrent légèrement de la dureté du bitume.

    Les paysages sont superbes, comme vous pouvez le constater sur les photos suivantes. J'étais en montagne, passant des cols de 1300 mètres. C'est légèrement physique, mais après le "Primitivo"... Même pas peur!!!

    Et puis... quel plaisir de partir ce matin à 6h15, marcher rapidement pour atteindre le haut du col 4 km plus loin, et pouvoir s'émerveiller devant ce fabuleux spectacle.

    Pas fini de marcher...

     

    Pas fini de marcher...

    Que de bonheur de se poser au pied du calvaire. Oublier le temps qui passe. Se laisser vivre l'instant présent. Lancer sur le mp3 Brass Fantasy de Lester Bowie. Et porté par les notes de jazz, contempler le soleil, dans toute sa splendeur, s'offrir à moi dans son plus bel apparat.
    Et là, en relation directe avec son cœur, je lui dis : " Merci Dieu. Merci de me permettre de vivre cet instant de pur bonheur."

     

    Pas fini de marcher...
    Les montagnes après San Bartolome de Pinares

     

    Gros bazou à vous chers amis.

    Hub

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