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         Constatant un grand nombre de visites sur mon blog, j'en déduis que de nombreuses personnes préparent leur départ futur sur les chemins jacquaire. Ainsi je me suis dit qu'il serait peut être bon que je donne quelques petits conseils liés à ma maigre expérience du chemin. Les articles que j'avais écrit dans la rubrique préparation sont ceux d'un jeune futur pèlerin qui n'avait pas encore parcouru le chemin. Je pense donc qu'il serait bon que je complète ces différents articles par celui-ci.

     

    Linge séchant au soleil...
    Linge séchant au soleil sur les derniers kilomètres du Camino Primitivo.

     

    Le matériel:

     

         Je suis parti avec 19 Kg sur le dos, ce qui est beaucoup trop. Ne pouvant plus avancer, au bout de trois jours j'ai retiré quelques affaires de mon sac pour descendre son poids à 15-16 Kg (avec eau et nourriture). Ce qui, pour beaucoup de pèlerins rencontrés, est trop. Étant jeune, je m'y suis adapté et ai pu quand même parcourir tous ces kilomètres avec. Si vous voulez partir léger, je ne suis pas une bonne référence... mais je peux quand même vous proposer quelques astuces pratiques.

    - Avoir une poche à eau ou bouchon avec tuyau qui se visse sur tout type de bouteilles ou gourdes (ce que j'ai trouvé à Compostelle). Jusqu'à Santiago j'avais une gourde et une petite bouteille d'eau dans un poche de mon sac. J'étais donc obligé de retirer mon sac à chaque fois que j'avais soif. Vu son poids, je me suis rapidement fait les muscles. Ça c'est pour le point positif, le point négatif est que, souvent, je préférais repousser le moment où j'allais boire. Ainsi je jouais avec ma santé... Après Compostelle je savais que j'allais parcourir des territoires très secs et sous de fortes températures. il me fallait donc devenir sérieux. Ce système de grande paille est extrêmement pratique. (Merci Louis).

    - Pour la pluie... j'avais un parapluie que je n'ai utilisé qu'à Santiago lors de mes journées de détente. D'ailleurs je me le suis fait voler. Pour ma part cela ne m'a donc pas été du tout utile. Je suis parti avec un pantalon en gore tex très léger, que je sortais dès qu'il pleuvait. Je ne le regrette pas du tout. Imperméable, il me permettait surtout de ne pas mouiller mes chaussettes et mes poches dans lesquelles se trouvaient téléphones et autres outils fragiles. J'avais opté pour une veste en gore tex légère. Je transpirais beaucoup dedans, par contre elle coupait très bien le vent pour certains départs matinaux assez frais. Je conseille donc les grandes capes style pancho (très légères) qui couvrent également le sac. Il n'y a rien de pire que d'avoir les affaires de son sac mouillées, même si les sacs ont aujourd'hui des poches intégrées (efficaces par vent arrière, mais par vent de côté l'eau arrive à se glisser entre la poche et vous).

    - Les chaussures: il n'y a pas de règles... Je suis parti avec des chaussures de chez décathlon (marque quechua). Chaussures de base à bas prix. Je voulais des chaussures légères mais imperméables. J'ai fait tout le périple avec (environ 2500 à 2700 km) en marchant dans l'eau de mer, le sable... etc. Elles n'ont jamais pris l'eau. J'ai vraiment été surpris par la qualité pour un si bas prix (je ne me rappelle plus exactement, entre 55 et 70 € ).

    - Je suis parti avec des T-shirts en coton de ma garde-robes. Ceux ci mettent beaucoup de temps à sécher après lavage. Après avoir constaté l'efficacité de ceux des autres pèlerins, je conseille vivement les T-shirts en matières synthétiques qui sont très légers et qui sèche extrêmement vite.

    - Hygiène: penser à vider la moitié de ses shampoings et dentifrices, car cela fait lourd dans le sac. Pour ma part j'ai utiliser en permanence un savon style savon de Marseille. Cela permet de laver le bonhomme et le linge. Mes amis à Madrid étaient surpris de constater la propreté de mes T-shirts blancs après avoir été portés tous les jours pendant plus de trois mois.

    - Un tire-bouchon est très utile quand nous décidons, entre pèlerins, d’arroser le diner d'un excellent Rioja.

    - Le soleil... Crème solaire importante pour les premiers jours. En une journée, le  soleil n'oubliera pas de vous colorer d'une teinte écrevisse qui fera sourire la pharmacienne. Par contre j'ai porté dans mon sac une paire de lunettes de soleil que je n'ai posé sur mon nez qu'en journées de repos ou de détente. Je vous conseille vivement d'avoir un chapeau ou un bob, surtout si vous partez en périodes estivales.

    - Pour étendre son linge il est bon d'avoir quelques pinces-à-l'inge dans son sac. Sinon vous pouvez aussi faire preuve d'imagination en prenant des petits morceaux de bois sur place, et en les fendant à moitié, dans le sens de la longueur. Ainsi vous n'avez pas besoin de les porter et cela fait forte impression aux yeux des jolies pèlerines.

    - Santé... Sans hésitations je vous conseille d'avoir de l'huile naturelle d'arnica ainsi que de l'alcool de romarin (ou huile essentielle de romarin). Le soir si vous avez une petite douleur d'articulation, de muscles, de tendons... vous versez dans votre main un peu d'huile et quelques goutes d'alcool, vous mélangez puis appliquez en massant la zone douloureuse. Le lendemain vous ne sentirez plus rien. Pour les ampoules la meilleure technique est celle du fil et de l'aiguille. Vous passez l'aiguille sur la flamme d'un briquet. Vous percez l'ampoule. Vous laissez le fil à l'intérieur. Vous mettez un peu de betadine. Le lendemain matin l'ampoule est sèche. Il se peut qu'elle se regonfle durant la journée. Alors vous tirez un peu sur le fil pour la vider, un peu de bétadine et ce coups ci, normalement ce sera bon.

    - Alimentation... Pour ma part j'avais toujours des fruits secs, surtout des dates qui sont très riches pour le corps. Je mangeais aussi une pomme par jour et souvent des bananes. Mon sac était lourd du fait, aussi, que j'avais toujours des réserves de nourriture dedans: pâtes ou riz, boite de thon, saucisson, pain... Mais la majorité des pèlerins achètent au jour-le-jour.

     

    Si d'autres idées me reviennent je mettrai à jour cette liste.

     

    Chapelle du primitivo...
    Chapelle perchée sur les hauteurs du camino primitivo...

     

    L'itinéraire et les différents chemins empruntés:

     

         Pour ce qui est des itinéraires et des chemins empruntés, vous avez la carte générale sur cette page et plus de détails sur celle-ci. Ici je vais vous donner mon avis sur ces différents chemins, ainsi que quelques informations pratiques. Pour ma part je ne trouve pas utiles les guides. Sauf si vraiment vous voulez les informations historiques... sur les lieux fréquentés. Le balisage est très bon, il suffit de faire attention à bien suivre les coquilles. Je ne les sortais de mon sac que le soir pour savoir les kilomètres pour le lendemain. Pour ce qui est des hébergements, je détaillerai pour les différents chemins. Il suffit juste d'avoir une fiche avec dessus les hébergements, les kilomètres, les villes et villages avec leurs services (commerces...etc).

     

    - Chemin de Bretagne au départ de Redon jusqu'à Surgères.
     Très beau chemin, rien de spéciale à signaler. Le guide Rando-édition est très bien fait. Il faut le mettre à jour en allant sur le site des amis jacquaires de Bretagne qui donnent les dernières nouvelles quant aux hébergements. Je ne l'utilisais que pour les hébergements et informations pratiques. J'aurais du me faire des fiches avant, car il pèse un certain poids.

    - Hors chemin de Surgères à Royan.
     Ici il suffit d'aller sur le site des amis jacquaires de Saintes. Ils proposent des itinéraires (non balisés) qu'ils ont fait pour rejoindre d'autres chemins. Le chemin n'est pas balisé mais si vous suivez bien leurs indications vous n'aurez aucuns soucis pour trouver votre route. A Royan on prend un peu une claque en arrivant dans cette ville très balnéaire et touristique.

    - Le chemin du littoral de Soulac à Bayonne.
    Tout jeune balisage (2010) pour cette voie des anglais. Chemin très monotone si vous suivez le balisage qui emprunte des voies cyclables (lignes droites qui font jusqu'à 10 km sans virages). Pour ma part j'ai emprunté la plage quasiment jusqu'à Arcachon. Je n'ai pas fait le tour du bassin d'Arcachon, comme le propose le balisage, mais j'ai été jusqu'à la pointe du Cap Ferret, puis j'ai traversé en bac le bassin pour rejoindre la ville d'Arcachon où ne passe pas le chemin balisé. Ce chemin étant tout récent, il n'y a quasiment pas d'hébergements de prévus sur cette partie. Ainsi, il faut faire confiance, aller toquer aux portes... et vous aurez de très belles surprises d'accueil, de générosité et d'humanisme. A partir d'Arcachon vous trouverez plus d'hébergements de prévus ainsi qu'un balisage plus agréable. Pour ma part j'avais trouvé quelques informations sur ce site.

    - Le camino del Norte de Bayonne à Oviedo. (à La Isla plus exactement quant au camino del norte traditionnel)
     Ce chemin est très beau. Assez difficile pour les premières étapes en pays basque, après San Sebastian. Vous pouvez décider à la Isla de continuer le camino del Norte ou de rejoindre Oviedo qui est la ville de départ du camino primitivo. Vous n'avez pas besoin de guide pour ce chemin, son balisage change souvent. Il n'y avait pas deux guides qui donnaient les mêmes informations ( comparaison faites entre rando édition, lepère édition, allemand, espagnol...). Il suffit de suivre le balisage. A la cathédrale de Bayonne vous trouverez une présence jacquaire qui vous fournira les informations, recueillies et mises à jours par les pèlerins, sur les hébergements de tout le chemin. Ensuite, un peu plus loin, à l'office de tourisme (officina de tourismo) de San Sebastian, vous trouverez un petit livret très pratique dans lequel vous aurez tout ce dont vous aurez besoin pour votre chemin ( villes, villages, kilomètres, services, hébergements, prix...). Ce petit livret pèse rien et tient dans la poche, avec lui, plus besoin de guides. Et en plus, il est disponible en français.

    - Le camino Primitivo d'Oviedo à Melide.
     Le plus beau chemin jacquaire d'Espagne. On dit aussi que c'est le plus dur, mais l'on a rien sans rien... Très sauvage, montagneux... beaucoup de bonheur. Pour les infos pratiques, vous avez tout dans les fiches de Bayonne et le livret de San Sebastian. A un moment, sur ce chemin, s'offre à vous deux possibilités (je crois après Tineo). Soit passer par Pola de Allande ou emprunter le chemin de l'hospitalet (ou hospitales...). Je vous conseille vivement l'hospitales, c'est la plus belle étape de mon chemin. C'est dur physiquement, mais fabuleux. Je vous conseille aussi dans les premières étapes, de passer dormir dans l'auberge de Bodenaya. Vous y recevrez le plus bel accueil jacquaire par un homme plein d'humanité qui s'appelle Alex. N'hésitez pas à parler avec lui, son parcours et son amour du chemin sont très beaux à écouter.

    - Le camino Francès de Melide à Santiago.
    Ici on se prend une grande claque, c'est l'autoroute jacquaire. Tous ceux qui veulent avoir leur diplôme du pèlerin sont là. Ils viennent faire les 100 derniers kilomètres. Voyages organisés, tourisme jacquaire, voitures porteuses, cars.... tout y est. Nous avions prévus d'y passer deux nous, après la première nuit où j'ai du élever la voix avec des étudiants anglais sans respect, nous avons décidé de rallier Santiago en un coup (+ de 40 km). Beaucoup de pèlerins préfèrent dormir près de Santiago pour arriver dans la matinée. Nous sommes arrivés dans l'après-midi, nous étions donc tranquilles, personne au bureau jacquaire ni devant la cathédrale... Après c'est à vous de voir...

    - Le chemin du finistère de Santiago à Fisterra, puis Muxia.
    Je conseille vivement aux pèlerins de pousser jusqu'à Muxia. Depuis Santiago le chemin est très agréable. Ceux qui y vont à pied ne sont pas nombreux. Vous aurez des documents à l'office du tourisme de Saint Jacques. Généralement les pèlerins vont à Fisterra en trois étapes de mêmes distances. Nous avons préféré en faire deux très importantes et ainsi profiter toute la troisième journée de Fisterra. Pour ma part j'ai été plutôt déçu de Fisterra qui est très touristique et qui, pour moi, n'a pas beaucoup de sens avec le chemin. Par contre j'ai beaucoup apprécié Muxia, qui a un sens spirituel et jacquaire. Très peu de pèlerins y vont. C'est sauvage, authentique, magique...

    - Le camino Sanabrès (Via de la Plata) de Santiago à Zamora.
     Les paysages de Galice pour ce chemin sont superbes, je placerais ce chemin juste après le Primitivo en qualité et beauté. Étant en sens inverse, dès qu'il y avait un croisement, ça ne m'était pas possible de savoir d'où venait le chemin jacquaire. Etant donné que la balise est toujours à l'entrée du chemin d'où je venais. Ainsi je me suis contenter d'acheter la carte la plus précise possible (en Espagne étant le propriété de l'armée, on ne peut avoir que les routes). Ainsi de Santiago à San Lorenzo del Escorial j'ai emprunté le bitume des routes, routes nationales et chemins bordant les autoroutes. C'est pourquoi à Santiago j'avais acheté un lecteur mp3. Ne croisant pas d'autres pèlerins je me mettais dans ma bulle, ne voyais pas les camion qui passaient à pleine vitesse à un mètre de moi. Pour les questions pratiques j'avais trouvé sur le site d'un couple belge amoureux du chemin toutes informations nécessaires.

    - Le camino del Levante de Zamora à Cebreros (juste après Avila).
     Chemin difficile à cette période à cause des fortes chaleurs. Très peu fréquenté ce chemin ne compte pas beaucoup d'hébergements, il faut souvent toquer aux portes des couvents et monastères qui n'ouvrent pas toujours leurs portes. Sur Avila par contre il y a un très bon gîte. Sur ce chemin la population est plus accueillante car elle ne voit pas souvent des pèlerins. Pour les hébergements, c'est sur le même site que pour le camino Sanabrès.

    - Hors chemin de Cebreros à San Lorenzo del Escorial.
     Rien de spécial à dire pour deux étapes, j'ai toqué à des portes pour trouver où dormir... Ah si, pour ceux qui veulent comprendre l'histoire actuelle de l'Espagne et l'esprit des espagnols il est très intéressant de visiter le monastère de San Lorenzo del Escorial ( Panthéon des rois d'Espagne...) et le monastère de la Valle de los Caidos (fait par Franco à quelques kilomètres de San Lorenzo).

     

     

     

         Si vous voulez plus d'informations détaillées vous pouvez demander via ma page contact. Par exemple je viens de faire une liste de mes étapes de la via de la Plata (Zamora à Muxia) avec quelques infos personnelles pour une amie qui part dans 9 jours. Si vous comptez emprunter ce chemin je peux donc vous la faire parvenir.

     

       Et n'oubliez pas le plus important: l'esprit du chemin et le regard qu'il faut avoir. Un regard d'enfant, un regard simple et ouvert qui laisse place à l’incroyable, à la magie et qui accueille toutes les surprises qu'offre le chemin.

     

    Hub...

       Amitié jacquaire.

       Hub.

     

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  • - Tu pars quand?

    - Dans deux semaines.

    - Ah oui? Déjà?

     

    Le chemin de Compostelle

    Et pourtant...

    C'est long deux semaines à attendre le départ. Se retrouver seul sur mon chemin, bâton à la main, chaussures aux pieds, les muscles froids qui vont petit à petit devoir s'habituer à ce quotidien fait de marche, le sac dont je vais sentir le poids augmenter au fil des premières heures, peut être la pluie, peut être de fortes chaleurs, peut être du vent frais... les galère des premiers jours du marcheur où il se demande ce qu'il fait là, où il se demande quelle mouche l'a piqué de prendre cette décision.

    Même si j'ai pris mes précautions en prévoyant deux premières étapes courtes (15 et 17 km), je sais que la première semaine ne sera pas facile et pourtant...

     

    J'ai hâte d'y être. me réveiller tôt et partir accompagné du chant des oiseaux sur le levé de soleil, profiter de la nature en ce mois de Mai, le parfum des fleurs dans l'air, la beauté des paysages parcourus, les bords du canal de Nantes... Pouvoir faire le vide et vivre pleinement l'instant présent au ryhtme du paradoxe entre la magie du chemin et les souffrance de la marche sac au dos.

    Etre à des miliers de kilomètres du monde politique, économique, médiatique, mondialiste, personnel et orgueilleux qui nous détourne de l'essentiel.

     

    J'ai hâte d' "Etre" pleinement.

     

    Hub

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  • Le chemin commence par un grand pas, celui de la décision de partir. A un moment on se dit : "Je pars!". Ce pas réalisé, il faut continuer de regarder devant, comme pour tout chemin, il y a un objectif auquel il faut s'accrocher. "Il n'y a de vent favorable que pour celui qui connait son port". Cette phrase de Sénèque est très présente sur le chemin de Compostelle. Pour tous les pèlerins, leur objectif est Saint jacques, et tous peuvent vous témoigner de nombreux coups de pouces de ce vent favorable...

    Pour ma part j'ai choisi plusieurs ports, d'abord Compostelle, puis Madrid pour les JMJ 2011.

    Compostelle:

    Comme je le dis souvent sur ce blog, le "camino des étoiles" est magique. C'est quelque chose qui se vit, tant que l'on ne l'a pas foulé, on ne peut comprendre ce qu'il transpire. On y vit une grande partie des sentiments et émotions de la Vie dans une atmosphère... divine. Dans le sens où de nombreuses choses nous échapent et ne peuvent venir de nous -même. Certains diront que sur ce chemin il y a une réelle présence divine, spirituelle, énergétique... qui influe sur les pèlerins, ce qui leur fait vivre tout ces isntants qui resteront gravé dans leur mémoire (coeur) pour longtemps.
    Je pense que le fait d'être tous à la même enseigne, chaussures aux pieds, sac sur le dos, avec ses deux tee-shirt sales et son bâton, sur le chemin tout le monde se ressemble, quel que soit sa classe sociale. Le chef d'une entreprise de 2000 salariés aux côté d'un jeune étudiant et d'un ouvrier en retraite, rien ne les diférencie sur le chemin, à part l'âge. Tout le monde est dans la même galère, ce qui ramène à l'essentiel. Tout le monde est seul face à lui même, seul face à Dieu.
    Sur le chemin, le temps passe beaucoup plus lentement, il va à 4 ou 5 km/h. Ainsi on a le temps de voir l'essentiel, on a le temps de vivre chaque seconde, sentir ses ampoules brûler à chaque mètre parcouru, et avoir comme premier objectif, l'étape, arriver au but de l'étape du jour.
    Ce retour à l'essentiel fait que les précopuations sont, chaque jour, de pouvoir avancer et finir l'étape, trouver de quoi boire et manger, et de trouver un toit pour la nuit...

    Etant donné qu'il n'y a pas de différences entres les pèlerins, la communication et les relations sont également beaucoup plus simples. Le chemin est à la fois un grand chemin d'intériorité, mais également un grand chemin de rencontres, comme si le fait de se recentrer sur soi, permettait de s'ouvrir aux autres...

    La question la plus récurente que l'on me pose quand j'annonce mon départ c'est : "et tu pars seul? Je ne pourrai pas"

    Aujourd'hui on a peur de la solitude, pourtant, comme je viens de le dire, le fait de se retrouver seul face à soi-même, permet de mieux s'ouvrir aux autres. C'est logique, l'image que l'on a de nous-même se reflette sur nos relations aux autres. Ainsi le fait de devoir se centrer sur l'essentiel nous rend plus simple dans nos relations aux autres et à nous-même.

     

    Etant croyant et catholique, pour moi le chemin va me permettre également d'avoir une certaine relation à Dieu, la rencontre sera à la fois avec moi-même, les autres pèlerins, les autochtones... et Dieu. Je vais emporter avec moi "Prière du temps présent" qui est le recueil des prières que tous les religieux et religieuses catholiques disent chaque jour, à différents moments de la journée. Ainsi j'espère pouvoir arriver à prier plusieurs fois par jour en union avec tous ces croyants dans le monde. Mettre Dieu de centre de sa vie permet d'avoir la force de garder le sourire du coeur...
    Je vais également emporter un petit carnet dans lequel je repertorie toutes les citations, phrases, poèmes et prières que j'apprécie et que j'essaie de vivre. A ses côtés se trouvera un autre carnet que je veux utiliser comme livre d'or, au fur et à mesure de mes rencontres sur le chemin. Une sorte de gros bouquet de fleurs avec dedans, les différentes fleurs rencontrées sur le chemin.

    Forcément il y aura dans mon sac, des carnet de feuilles blanches, où je vais essayer d'y faire une sorte de carnet de route, pour garder une trace de toutes les belles choses qui seront vécues, car en 4 mois il va y en avoir beaucoup.

     

    Les JMJ à Madrid:

    Après tous ces kilomètres parcourus sur les différents chemins de Saint Jacques, kilomètres souvent en solitaire, ça va être une tout autre chose à Madrid. ce sera déjà une vie de ville, de capitale, avec tout ses bruits, ses voitures, ses populations...
    Mais ça va surtout être plus d'un million de jeunes du monde entier qui vont se retrouver dans cette ville pour chanter, louer, prier, se rencontrer, témoigner, vivre.... tous les matins, dans différents coins de la ville, il y aura des cathéchèses animées par des évèque du monde entier, puis l'après midi et le soir, ce sera le festival des jeunes. C'est a dire qu'il y aura de nombreuses activités de proposées dans les différents coins de la ville: des concerts, des témoignages, des prières, des rencontres.... il y en aura pour tous les goùts, beaucoup de joie et de vie.

    A la fin de la semaine, il y aura les deux grandes journées (20 et 21 aout) à l’aérodrome de "Cuatro Vientos", avec le Pape Benoit XVI. Une superbe veillée de prière avec presque deux millions de personnes (1500 personnes attendues), puis tout le monde reste à dormir sur place, sur le sol, et le lendemain c'est la grande Eucharistie d'envoi des JMJ. Ces deux jours sont grandioses car il y a une vraie notion d'Eglise universelle, une telle Force habite toute l'assistance. On y vit un moment unique de sa vie.

    Les JMJ ça va être également de nombreuses rencontres, de grosses expériences spirituelles vécues, beaucoup de joie, d'amour et de vie.

    Je ne sais pas encore exactement avec qui je vais les vivre, surement des personnes que je ne connais pas... ce qui va encore promettre de riches rencontres.

     

    Dans ces quatres mois très intenses, j'espère trouver un sens plus concrêt pour ma vie. Je ne me fais pas trop de soucis, je sais que de nombreuses réponses vont m'etre offertes.
    En ce moment j'essaie de bien me vider de l'intérieur pour pouvoir vivre tout cela pleinement. Car il n'est pas possible de remplir un verre qui est déjà plein.

     

    J'espère pouvoir vous partager toute la magie de ce que je vais vivre, à mon retour.

     

    Duc in altum (Jean Paul II)

     

     

     


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  • Au niveau du matériel à emporter :

     

     

        Tout est possible pour faire le chemin de Compostelle, cela dépend de la démarche, des moyens que l'on a, de nos capacités physiques etc... J'ai déjà vu quelqu'un marcher sur le chemin de Compostelle pieds-nus dans des chaussures bateaux et n'avoir aucunes ampoules. Et tant d'autres marcheurs possèdent de  très bonnes chaussures de grandes marques qui ne les empêchent pas d'avoir des pieds en très mauvais état. Tout dépend donc de chacun, de ses habitudes, de ses capacités et de ses motivations. Nous n'aurons pas forcément les mêmes exigences , ni les mêmes besoins pour une étape de 15 jours et un voyage de 3 mois...

     

       je vais vous donner le liste de ce que j'ai prévu d'emporter, en étant prévoyant et en prenant quand même du matériel de qualité et optimisé pour le voyage entrepris.

     

      Les éléments les plus importants:

    - Les chaussures: comme indiqué dans l'introduction, je ne pense pas qu'il y ait vraiment de règles, même s'il est toujours indiqué de prendre de bonnes chaussures de marche. D'une part celles-ci sont solides avec de grosses semelles, permettant ainsi de tenir sur la durée, d'être imperméables à l'eau et de maintenir la cheville. Par contre il est fortement conseillé de "faire ses chaussures" avant de partir, avec les chaussettes que vous utiliserez durant votre voyage, pour assouplir les chaussures, les faire à votre pieds et vous y habituer. Ce qui est important c'est d'être bien dans ses pompes...

    - Les chaussettes: elles sont presques aussi importantes que vos chaussures. Certains vous diront qu'il est préférable de ne porter qu'une paire, d'autres (comme moi) vous conseilleront de porter une très fine paire sous une autre plus épaisse. Vous aurez les pieds plus chauds, mais vous aurez moins de contact avec les parties dures de vos chaussures,et ainsi vous éviterez certaines ampoules.

    - Le sac à dos: Le sac est très important, aujourd'hui ils font de très bons sacs, règlables d'un peu partout pour équilibrer le poids sur les différentes parties du dos et les épaules. Un sac bien réglé à votre morphologie réduit de moitié l'impression de poids. Ne pas prévoir un trop grand sac (45 à 60 litres). Plein, le sac doit peser au maximum 10 kg pour les femmes et 12kg pour les hommes. Mais cela dépend beaucoup de la morphologie et de la force de chacun.

     

      Les vêtements:

    essayer de prendre le minimum, ce qui n'est pas facile... avoir juste un rechange, ainsi tous les jours ou un jour sur deux vous faites une petite lessive.

    - 2 ou 3 tee-shirt en coton
    - 2 ou 3 caleçons
    - 2 ou 3 paires de chaussettes (x2 si vous mettez deux paires en même temps).
    - 1 pull over bien chaud pour les départs tôt dans la matiné
    - 1 polaire, en plus ou à laplace du pull
    - 1 short et un pantalon, ou deux pantalons, ou des pantalon/short à fermeture éclaire.
    - des chaussures de repos. De préférence des chaussures qui aèrent les pieds (sandales...).
    - 1 bob, 1 casquette ou un chapeau de toile à larges bords si vous partez en périodes de chaleurs (été) pensez à protéger le cou. C'est pourquoi j'ai opté pour un chapeau en toile à larges bords.
    - des lunettes de soleil peuvent être envisagés si vous marchez en période d'été et que vous avez des yeux fragiles.

    Pour la pluie:
    Plusieurs possibilités: pancho (large cape qui englobe le sac en même temps) sachant qu'en été il est très désagréable de porter ce genre de cape qui a un effet four.
    Personnellement je vais opter pour une veste légère en gore-tex qui me servira également de coupe-vent (du fait que je vais faire toute la côte), un pantalon en gore-tex très léger à enfiler en cas de fortes pluies, mon sac est équipé d'une housse de protection, et un parapluie solide. Le parapluie peut savérer très pratique en cas de pluie passagère, pour s'abriter au pied d'un arbre avec le sac, ou le long d'un mur....

     

      Le couchage:

    - 1 duvet: aujourd'hui ils font des duvets qui prennent très peu de place et qui ne pèsent pas plus de 600 gr.
    - une taie d'oreiller légère car certains gites ne lavent pas leurs oreillés, cela peut aider à mieux dormir^^.
    - boulles "quies" si vous voulez vous endormir paisiblement dans les gîtes sans être dérangé par les bruits des autres pèlerins ou de la ville (car on se couche généralement tôt pour partir à l'aube, en périodes de fortes chaleurs).

    Pour ma part, du fait que je vais emprunter des chemins peu fréquentés par les pèlerins, je ne suis pas sur de trouver un toit tous les soirs (ne voulant pas dépenser dans des hotels ou chambres d'hotes...). J'ai trouvé une toile très légère et imperméable (290 x 285 cm) avec oeillets et ficelles que je pourrai fixer un peu partout comme toile de tente. J'ai prévu également une couverture de survie, celles-ci sont très isolantes, ainsi on la pose au sol et dormir dessus sans craindre l'humidité du sol.   il est interdit de faire du camping sauvage.... 

     

      Hygiène:

    - 1 ou 2 serviettes de bain: aujourd'hui ils font des serviettes extrèmements fines et très absorbantes dans des maières sintétiques, celles ci sont prévues pour les randonneurs.
    - savon (naturel s'il vos arrive de vous laver "à la sauvage")/ shampoing / brosse à dent / dentifrice / rasoir / coton-tiges / mouchoirs en papier.
    - lessive / pinces à linge (et si vous voulez cuvette pliante en "tissu")
    - 1 ou 2 rouleaux de papier hygiénique

     

      Objets randonnée... :

    - un baton de marche, soit un acheté dans le commerce (aérodynamique, léger...), Pour ma part j'opte pour le baton traditionnel du pèlerin, en bois, fais par mes soins, ainsi s'il casse je pourrai m'en refaire un rapidement et ils seront uniques.
    - un couteau (opinel, couteau-suisse...)
    - lampe de poche ou frontale
    - au moins 2 gourdes car certains passages sont très longs et sans points d'eau.
    - les cartes, plans et guides
    - une boussole si vous savez vous en servir, en cas d'erreur de parcours

    Les petits plus du confort:
    - de la colle glue pour recoller ses semelles de chaussures.
    - des allumettes ou un briquet
    - un ouvre boite, un tire bouchon...
    - un couteau, une fourchette, une cuillière et une gamelle si un soir vous dormez à la belle étoile et que vous avez prévu au menu une boite de conserve...
    - petites boites plastique biens hermétiques pour y mettre de la nourriture (fruits sec, cerises, cacahuètes.... salade...) c'est toujours pratique.
    - des journaux à placer dans les chaussures pour absorber l'humidité après une pluie...
    - des sacs plastiques, ça peut servir pour y mettre vos déchets...
    - petit nécessaire de couture.

     

      Santé et entretien :

    - pensements, betadine...
    - bande à ampoules et nécessaire pour les traiter (aiguille, fil, bétadine)
    - crème solaire indice 15
    - onguent du pèlerin, onguent fait par des religieux ou religieuses, à base de plantes, cet onguent est très bénéfique pour les pieds.
    - alcool de romarin pour se faire des massages en cas d'échauffement de muscles, tendinites...

     

      L'humain :

    Pour ce qui est des livres, carnets... voir prochainement l'article sur la préparation morale et spirituelle.

     

    N'hésitez pas à poser des questions ou à faire des suggestions, je peux avoir oublié des éléments importants ou des petits plus que seuls des pèlerins habitués des chemins prennent avec eux.

     

    Merci par avance.


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  • Les chemins de compostelle étant biens reconnus et balisés, aujourd'hui il n'est plus nécessaire d'acheter toutes les cartes au 1:25000 des coins parcourus pour se tracer son itinéraire. Pour les chemins les plus populaires de nombreux guides sont disponibles dans le commerce. Ceux-ci sont mêmes mis à jour régulièrement.

    Du fait de mon choix d'itinéraire plutôt original, il n'existe de guides que pour la partie du chemin breton et celle du camino del norte. J'ai trouvé le reste sur différents sites internet d'amis de Saint  Jacques.

     

    • Pour la partie bretonne jusqu'à Surgères je vais utiliser le Guide "Les Chemins de Saint-Jacques en Bretagne".

    couverture du guide "Les Chemins de Saint-Jacques en Bretagne"

     

    • Pour la partie entre Fourgères et Royan je vais utiliser les informations données par le site de l'association saintaise des amis de Saint-Jacques de Compostelle : leur site.

    Le chemin de Compostelle

     

    • Pour la partie de la voie du littoral je vais utiliser les informations trouvées sur le site d'une personne qui a édité l'itinéraire pour des personnes voulant le faire en VTT, il n'y a guère de différences avec le chemin piétons. Les marcheurs suivent le GR8 tandis que les VTT font des petits détours pour éviter certaines parties trop molles pour eux (sable). Lien vers le site

     

    •  Pour la partie espagnole du camino del Norte je vais utiliser le guide "Le Chemin Côtier, Camino del Norte : Vers Saint-Jacques-de-Compostelle" version 2005 du fait que je l'avais acheté en 2006. Pour les mises à jour des hebergements j'ai utilisé le site d'un couple belge amoureux de Compostelle, qui donne de nombreuses informations pratiques sur de nombreux chemins, mises à jour régulièrement. Leur site.

    Couverture du guide du Camino del Norte

     

    • Pour la partie entre Compostelle et Madrid je n'ai aucun plan... je vais me contenter de la liste des villes traversées  avec leurs hébergements, que j'ai récupéré sur le site du couple belge. Lien vers leur site.

     

    Si vous êtes intéressé, je peux vous partager toutes les informations en document word et PDF par email. Il vous suffit de me contacter avant le 29 Avril 2011 ou après mon retour de voyage, fin Aout 2011.

     

    Un grand merci à l'association saintaise des amis de Saint-Jacques de Compostelle et à Pierre et Simonne Swalus-Van Goethem pour leur aide bien précieuse grâce à leurs sites ineternet respectifs.

     


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  • Choix de l'itinéraire:

     

    Les possibilités sont nombreuses pour se rendre à Saint Jacques de Compostelle (cf cartes), de nombreux chemins sont proposés en France mais j'ai opté pour marcher le plus à l'Ouest possible pour pouvoir profiter de beaux levés de soleil sur l'océan Atlantique et pour éviter les foules estivales, qui empruntent les chemins les plus réputés telle la voie du Puys en Velay.

    Du fait de mon départ de Le Guerno (près de Muzillac- Morbihan), je compte rejoindre le chemin du sud de la Bretagne aux allentours de Redon puis descendre à Surgères en passant par Nantes.

    De Surgères je vais faire un peu de hors-pistes jusqu'à Royan où je traverserai la Gironde pour rejoindre la voie du littoral (ou chemin des anglais).

    La voie du littoral me mènera de Soulac à Saint-Jean-de-Luz en longeant toute la côte littorale, ce qui me promet du bon air marin et du sable...

     

     

    Pour la partie espagnole je n'ai pas hésité une seconde entre le camino francés (le plus connu) et le camino del norte qui longe toute la côte nord de l'Espagne. Etant donnée la période à laquelle je vais passer en espagne, le camino francés sera transformé en autoroute où ce sera la guerre des places dans les albergues (auberges réservées aux pélerins). Ce fut la première motivation de mon choix du camino del norte, la deuxième étant les paysages de la côte nord de l'Espagne avec ses hautes falaises et la beauté des lieux traversés. Le camino del norte est plus sportif du fait du relief accidenté, mais c'est également ce qui en fait sa beauté.

    Suivant la date de mon arrivée à Compostelle et le temps qu'il me restera pour rejoindre Madrid, je resterai quelques jours sur place ou peut être que je pousserai jusqu'au cap Finistère.

     

    Pour rejoindre Madrid, j'avais également deux possibilités: prendre le camino francés jusqu'à Sahagùn puis le camino de Madrid (toujours ce problème de foule), ou prendre plus au sud en passant au nord du Portugal.
    J'ai donc choisi de prendre le camino Sanabrés jusqu'à Granja de Moreruela, puis un petit bout de la via de la Plata en direction de Zamora, pour ensuite rejoindre le camino de Levante jusqu'à Madrid.

     

    Itinéraire grossier de mon chemin:

    Le chemin de Compostelle

     

     

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