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Rencontres du Sanabres...
Bonjour à tous,
Tout va bien pour moi, je suis actuellement à Santa Croya de Tera. Ce sont mes dernières heures sur le Camino Sanabres. Demain je serai sur la Via de la Plata.
Dans trois jours mes chaussures usées fouleront les trottoirs de Zamora; d'où je quitterai la via de la Plata, pour rejoindre le Camino de Levante.
Je marche 94% du temps sur le bitume des bords de route du fait de la difficulté que j'ai à me repérer à chaque croisement. Aujourd'hui à 9 km de l'arrivée, j'ai voulu réessayer de prendre le camino. J'ai réussi sur 4 km, puis à un croisement avec la route, j'avais quatre possibilités face à moi. J'ai choisi celle qui me paraissait la plus logique, quant à l'orientation des flèches, le point d'arrivée... et j'ai du faire 2 km supplémentaires... Car il est très difficile de trouver son chemin au milieu des champs de maïs, d'où on ne voit rien du tout. A trois reprises, j'ai du rebrousser chemin, du fait que celui que j'avais choisi débouchait sur un grand champ non franchissable.
La route? Les pèlerins croisés me prennent pour fou. Mais bon, c'est comme tout. On s'y habitue. Un peu plus dur hier, avec deux grandes lignes droites, dont une de presque 14 km... (cf photo)
Todo recto... dur de se tromper.Depuis quatre jours, je me retrouve en albergue avec de petits groupes de pèlerins forts sympathiques.
Groupes de pèlerins solitaires qui se forment au fur et a mesure du chemin. On a l'impression qu'ils sont en couple, ou en famille. Mais non, cela fait que peu de temps qu'ils se connaissent, et depuis, ils ne veulent se séparer, et arriver à Santiago ensemble.
A chaque fois, je suis tout de suite intégré au groupe, et devient l'un des leurs, le temps d'un dîner partagé et d'un petit déjeuner. Je passe donc d'excellentes soirées avec des uruguayens, des espagnols, des polonais, des polonaises, des sud africaines, des italiennes, des italiens, des coréens, des américains, des coréennes vivant aux États unis, des allemandes... Heureusement qu'après plus d'un mois et demi en Espagne, je me débrouille en espagnol et en anglais... car pour le moment je n'ai pas l'occasion de parler français.
Usdii (allemande) et Roy (américain) a Puebla de SanabriaGénéralement quand les présentations se font et qu'ils apprennent depuis combien de temps je suis sur le chemin, ils s'inclinent,me félicitent....
Mais pourquoi?
Il n'y a rien d'exceptionnel à marcher toute la journée. Tout le monde peut le faire. C'est juste que j'ai plus de temps devant moi que les autres. Mais sinon, il n'y a pas d'exploit à cela. 16 kg sur le dos? Si j'en veux moins, je vide mon sac. C'est juste que je n'ai pas le courage d'en enlever plus et que je prévois toujours une autonomie de nourriture au cas où... Mais c'est un choix de ma part et je l'assume. Et puis... je suis jeune, musclé... huhuhuLes autres pèlerins me prennent encore plus pour un fou, quand je leur dis que je n'ai aucun plaisir à marcher ainsi... Ahahah. Quelque soit leur nationalité ils ne comprennent pas. D'ailleurs je sens le passage des 2000 km... J'ai un peu plus de mal à trouver la motivation à marcher. C'est pourquoi je marche assez vite, hier j'ai fait les 9 derniers km en 1h30... J'ai hâte de pouvoir me poser, bouquiner, écrire, rêver, me laisser bercer par le vent qui emportera avec lui mes pensées...
Je pensais le faire quelques jours dans l'abbaye de Santa Maria de Moreruena, où je serai dans deux jours. Mais j'ai appris hier que cette abbaye est en ruine et ses pierres n'ont plus entendu de chants grégoriens depuis fort longtemps.Il me faudra juste être un peu plus patient. Un espagnol, rencontré il y a trois jours m'a indiqué deux monastères à côté de Madrid, dans des cadres magnifiques, où il me sera sûrement possible de rester quelques jours.
En attendant ces jours, je continue tranquillement mon chemin vers Madrid. Faisant chaque jour de belles et nouvelles rencontres.
Au plaisir de vous revoir bientôt, pour certains.
De vous revoir un jour, pour d'autres.
De vous voir peut-être, pour les derniers.Merci pour vos soutiens et vos pensées.
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Tags : jours, temps, chemin, marche, depuis
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Commentaires
2Père Juan DavidMardi 19 Juillet 2011 à 21:49C'est super!!!!! Lorsque tu va retourner à Nogent on pourras parler en Espagnol, car je ne trouve personne ici pour parler en espangol!!!! mdr...
Il arrive parfois que le chemin dévie.
Parfois, cela se compte en kilomètres de détours (cela fait entièrement partie de la marche). Le détours font entièrement partie de la marche.
La vie possède en elle les mêmes détours. Parfois, ils se comptent en années.
Peu importe les détours.
Tu es occupés à en contourner quelques uns, la vie te guidera vers les autres.Bien à toi.
Buen Camino.
Tu marches à l'inverse des autres sur ce chemin.
C'est normal que tu y rencontres des détours.Tu en recontreras d'autres...
JFA
Eu la même idée que Papé Denis !
Quand tu seras parmi les pierres qui semblent mortes, stp chante ! Seul ou avec d'autres, y chanter fera du bien au vent, aux murs, aux plantes, au soleil, aux morts...
Très bel article, qui fait crier d'envie !
Ultreïa
J F
En complément, un lien vers un message qui s'adresse à toi :
Comme l'impression que tu ne seras pas tout seul aux JMJ !
amitiés,
J F
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Jespère que tu trouveras quelques pélerins pour chanter avec toi dans les ruines de l'abbaye Santa Maria de Moreruena, pour établir que même en ruine, elle demeure une abbaye...
Bon Camino
Papé Denis