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Destination et chemin...
Et s'il était plus judicieux de choisir son but en fonction du chemin et non pas l'inverse? Et si l'important n'était pas tant la destination que le voyage qui l'y mène? Et si l'essentiel n'était pas de savoir pourquoi nous faisons le chemin, mais d'être (sur) le chemin?
On ne peut guère faire de généralités étant donné la richesse de l'humanité et la complexité de l'Homme... mais je me suis rendu compte que lorsqu'on me pose des questions sur mes chemins, je ne parle quasiment jamais, sauf précision, de mon arrivée à destination. Je vais raconter les merveilleuses rencontres du chemin avec la beauté des échanges, des regards, des vécus de chacun. Je vais présenter la magie d'un lever de soleil, décrivant l'émotion qui m'habitait à chaque étape de sa révélation lumineuse. Je vais parler de la fierté que j'ai ressenti après avoir parcouru une longue et difficile étape dans les monts du Beaujolais, suite à trois plus petites parmi les collines bourguignonnes. Par contre, au sujet de mon expérience jacquaire, je parle rarement de mon arrivée. Cela je l'ai également remarqué chez de nombreux pèlerins rencontrés aux détours des chemins. C'est peut être le résultat d'un manque de sens, pourtant, bon nombre de pèlerins ont de réelles et importantes motivations à se rendre au pied de tel ou tel tombeau. Ou alors une question de proportion de temps passé à voyager plutôt que de temps passé à destination. Mais alors, cette question de temps est associée à celle du sens, car nous prenons le temps de voyager pour atteindre une destination, tandis que, lorsque nous sommes arrivés, nous n'avons plus de motivation à y passer du temps, le but étant atteint.
Tout le monde connait cette phrase de Stevenson qui dit que "l'important n'est pas la destination, mais le voyage". Beaucoup reprennent cette idée, comme Dan Millman dans Le Guerrier Pacifique et bien d'autres... Finalement, je ne suis pas sûr que l'un ait plus d'importance que l'autre car ils sont liés. Le voyage offre de merveilleux souvenirs mais il trouve son sens et sa motivation dans la destination qui lui offre un terme. Est ce que la fin justifie forcément les moyens, ou est-ce le moyen qui justifie la fin? Pour le pèlerin, est ce le voyage qui justifie la destination, ou le but qui justifie le chemin vécu?
Ça devient trop compliqué pour moi, je vous laisse y répondre...
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